Après un trailer complètement fou fin 2013 qui a fait un sacré buzz, Kung Fury est disponible gratuitement depuis le 28 mai sur Youtube!
En 2012, David Sandberg, un réalisateur suédois venant de la pub et des clips, décide de créer un court métrage rendant hommage aux films d’action et d’arts martiaux des années 80. Pour donner du crédit à son projet, il lance une campagne Kickstarter avec sa société de production « Laser Unicorns » et propose un trailer qui a, c’est le moins qu’on puisse dire, fait saliver beaucoup de monde. Dans une esthétique très années 80 donc, avec couleurs baveuses et contours pas net dignes des VHS d’antan, on retrouvait pêle-mêle pendant plus de deux minutes un flic qui fait du kung-fu, un tyrannosaure, Thor, une guerrière viking, un hacker à coupe mulet qui se prend pour McGyver, et surtout un Adolf Hitler maître du kung-fu, qui se fait appeler fort logiquement « Kung Fürher ».
Kung Fury est un bon gros délire assumé, débordant d’idées, jouissif à regarder, et gratuit en plus.
Complètement barré, ce trailer a cumulé plus de treize millions de vue sur Youtube à ce jour et le résultat ne s’est pas fait attendre : la campagne Kickstarter a cartonné. Le budget initial demandé était de 200 000 $, ils ont simplement triplé la mise avec 630 019 $ récoltés. Le but était de réaliser un film de trente minutes environ, et de le mettre en ligne gratuitement sur la chaîne Youtube officielle de Laser Unicorns. Et c’est exactement ce qu’ils ont fait, car Kung Fury y est disponible depuis le 28 mai 2015.
L’histoire tient en peu de mots et donne tout de suite le ton : En 1985, Kung Fury, un flic rebelle de Miami et roi du kung-fu, se retrouve a voyager dans le temps à l’époque du IIIème Reich pour tuer Adolf Hitler, le pire criminel de tous les temps, aussi appelé Kung Fürher…
Alors qu’est-ce que ça donne ? Et bien c’est un gros délire, bourré d’idées. Les scènes du trailer ont été gardées, quelques unes modifiées en fonction des aléas du tournage (la « Viking babe » n’est plus la même, Kung Fury ne tire plus sur les méchants du trailer au début, mais sur une borne d’arcade folle etc.). On ne peut que reconnaître le jusqu’au-boutisme des auteurs dans leur délire, avec son lot de répliques cultes, ses figures complètement improbables, ses références cinéma et séries qui fusent de partout (Terminator, Rambo, Retour vers le futur, Jurassic Park, 2001, Miami Vice , Transformers, Old Boy, K2000 etc.) mais aussi de jeux vidéo (Mortal Kombat et Streets of rage notamment) et bien sûr son lot de violence et de dialogues orduriers.
Visuellement c’est excellent (l’intro avec la borne d’arcade est à ce titre impressionnante). Contrairement au trailer dont les effets visuels avaient été conçus par David Sandberg lui-même, c’est Fido, une société suédoise, qui s’est occupée de ceux de la version longue. Et c’est vraiment bien fait ! Tout ce qui fait le charme (et les clichés) des films de série B des années 80 sont regroupés dans un grand n’importe quoi géant. On trouve même une séquence d’animation d’une minute environ, qui rappelle le style des dessins animés de cette époque comme les Transformers ou encore Mask. Pour enrober le tout, les musiques sont de bonne qualité et servent plutôt bien le contexte du film. Et cerise sur le gâteau, David Hasselhoff chante la chanson titre « True Survivor » et fait une apparition très bien trouvée dans le film.
Alors bien sûr Kung Fury n’est pas parfait non plus, on pourrait regretter parfois le jeu pas toujours inspiré du personnage de Hackerman par exemple, ou même certains effets de drop d’image très « VHS style», notamment lors du combat de Kung Fury contre la borne d’arcade. C’est fait exprès évidemment, mais ça casse un peu le rythme.
A noter que Kung Fury a été projeté au festival de Cannes 2015 durant la quinzaine des réalisateurs.
Conclusion
Malgré son côté inégal par-ci par-là, Kung Fury est un bon gros délire assumé, débordant d’idées, jouissif à regarder, et gratuit en plus. Une bouffée d’air frais nordique directement venue des années 80, et on attend avec impatience une hypothétique suite !
Mais pour l’instant, éteignez vos lumières, enfilez votre jean de street fighter et votre plus belle coupe mulet, car voici Kung Fury !
Kung Fury, Réal : David Sandberg, 2015