Nous avons expérimenté Ghost in the Shell en 4DX. Késako ? Nos impressions sont juste là |
Sorti pratiquement 22 ans après l’adaptation animée du manga Ghost in the Shell, cette version américaine, qui a fait parler d’elle à cause de l’inutile polémique du White washing, la plupart des acteurs n’étant pas asiatiques (et alors ? Pourrait-on dire…) est-elle à la hauteur du matériau d’origine ?
Dans un futur proche, après un terrible accident dû à une attaque terroriste, le Major Mira Killian ne garde d’humain que son cerveau. Son esprit désormais dans un corps artificiel, elle continue son travail dans la section anti-criminelle, la section 9, avec Batou, son coéquipier. Mais une mission a priori banale de lutte contre un hacker va remettre en question sa propre identité.
Soucieux de coller aux grandes lignes de la saga d’origine, cette adaptation emprunte de nombreuses scènes iconiques de la version 1995 (les personnages mais aussi les plans), tout comme certains concepts de sa suite Ghost in the Shell : Innocence (les poupées en début de film, très réussies), ainsi que la série animée Stand Alone Complex (le méchant notamment inspiré du Laughing Man). Mais la trame scénaristique étant remaniée, tous ces éléments sont agencés différemment pour correspondre aux nouveaux enjeux. Ainsi, le « Spider Tank » (Think Tank) est par exemple présent ici pour traquer le Major, alors qu’à l’origine, il protégeait le Puppet master du Major.
Si le film ne peut s’empêcher de s’accrocher a ses références, pour contenter logiquement les fans, il propose une histoire suffisamment différente (et forcément plus hollywoodienne, donc plus manichéenne, mais vous vous attendiez à autre chose ?), qui a malheureusement perdu de son modèle, plus réflexif et poétique. Il y manque un peu d’âme, mais cela ne fait pas pour autant de Ghost in the Shell un mauvais film.
La mise en scène est soignée (pas de shakycam) et on sent que le travail artistique visuel et sonore effectué n’a pas été fait a la légère. L’intro, qui reprend presque plan pour plan la conception du Major, l’illustre bien, tout comme le design des poupées par exemple. Certains plans sont vraiment très réussis, et l’apparence de Kuze, l’antagoniste interprété par Michael Pitt, est excellente.
La BO du film, aux sonorités très synthétiques, est efficace et bien placée, bien qu’évidemment moins poétique que l’originale. Précisons aussi que la 3D est assez bonne !
Scarlett Johansson est convaincante dans le rôle du Major Mira Killian, bien qu’elle ait un air plus pataud que son modèle. Les autres acteurs (trices) s’en sortent bien, particulièrement Pilou Asbæk (Batou) et Michael Pitt (Kuze). Dans le rôle d’Aramaki, Takeshi Kitano nous plonge par contre dans une situation embarrassante, puisqu’il est le seul à parler japonais. Tout le monde lui parle en anglais et le comprend lorsqu’il leur répond en japonais. On imagine bien que l’histoire étant dans le futur, une traduction universelle et en temps réel puisse exister pour tous, mais ses apparitions pas particulièrement utiles pour l’avancée de l’intrigue (sauf vers la fin) créent une ambiance étrange.
Enfin, concernant le white washing, bien qu’une grande partie du cast ne soit effectivement pas aisiatique, il faut préciser tout de même qu’une pirouette scénaristique inattendue (et plutôt bienvenue) va peut-être rassurer ceux et celles qui font une fixation sur ce sujet.
Conclusion
Même si comparé à l’oeuvre d’origine, ce Ghost in the Shell manque paradoxalement un peu d’âme, surtout au vu du sujet, le film est tout de même très plaisant. Visuellement très réussi, bien interprété et avec un scénario plutôt intéressant malgré la simplification opérée, il donne envie pour les néophytes comme pour les fans de (re)découvrir l’oeuvre originale (mais peut-être pas pour les mêmes raisons…), tout ce qu’on lui demandait en fin de compte !
Pour une fois, on ne vous propose pas le trailer habituel, mais les 5 premières minutes du film en vostfr, tout simplement parce que le trailer spoile en 2 minutes carrément toute la trame scénaristique, alors que paradoxalement les 5 premières minutes en montrent moins, mais sont plus intéressantes !
Les 5 premières minutes du film en VOSTFR
Ghost in the Shell – réal : Rupert Sanders – sortie 29 mars 2017
Pour garder l’esprit dans la machine (après avoir vu le film) :
À propos de la saga Ghost in the ShellCette adaptation hollywoodienne n’est que l’une des nombreuses versions de Ghost in the Shell, puisqu’il s’agit à l’origine un manga de Masamune Shirow prépublié en 1989 au Japon, et composé de 3 parties, pour un total de 5 tomes publiés de 1991 à 1997 : Mais la plupart des gens connaissent surtout l’adaptation en film d’animation sortie en 1995, et sa suite en 2004, intitulée Ghost in the Shell 2 : Innocence. Plus récemment, il existe 2 séries animées (Ghost in the Shell : Stand Alone Complex – 2 saisons, et Ghost in the Shell : Arise – 10 épisodes), chaque série étant complétée par un film de conclusion (Ghost in the Shell : SAC Solid State Society et Ghost in the Shell : The New Movie). Rajoutons enfin un nouveau manga tiré de Ghost in the Shell : Arise, et on se rend compte que clairement, cette version américaine n’a rien inventé ! |