Comme tout le monde, vous êtes confiné chez vous et êtes impatients de reprendre une vie normale ? Alors imaginez la réaction des touristes d’Avenue 5, un vaisseau spatial de croisière peuplé de riches touristes tous plus égoïstes les uns que les autres, alors qu’on leur annonce que le voyage de retour vers la Terre – qui devait durer 2 semaines – sera finalement de 3 ans et demi !
La série débute lors du voyage retour d’une croisière de 8 semaines autour de Saturne à bord du vaisseau Avenue 5, commandité par la société Judd Galaxy.
Pendant un cours de Yoga retransmis quasiment en direct à la télévision, un incident de gravité inattendu va causer une panique générale, et au passage faire légèrement dévier le vaisseau de sa trajectoire, allongeant la durée du voyage retour de 3 ans !
Ryan Clark, le Capitaine du vaisseau (Hugh Laurie) va tenter de sauver la situation avec l’aide de son équipage, composer avec les (nombreux) clients mécontents tous plus stupides les uns que les autres, mais aussi supporter le comportement excentrique du fondateur de la Judd Corporation : Herman Judd (Josh Gad).
C’est donc un véritable chemin de croix complètement barré qui l’attend, le ton ironique et sarcastique d’Avenue 5 rejoignant logiquement un peu celui de la série Veep (Armando Iannucci, le créateur d’Avenue 5 étant aussi celui de Veep).
Les personnages sont bien caractérisés et poussés à l’extrême, chacun ayant un rôle bien défini pour créer une galerie très réussie d’êtres humains particulièrement gratinée.
Parfois inutilement vulgaire (un grief que l’on pouvait aussi appliquer à Veep), Avenue 5 réussit néanmoins à trouver son rythme de croisière (autant dans l’humour que dans son scénario) en se révélant plus intéressante que l’on aurait pu le croire au premier abord.
En effet, derrière ses apparats de croisière de luxe potache superficielle (agrémentée d’extraits promotionnels de l’équipages vantant les différents équipement du vaisseau et incitant à la consommation), les surprises concernant la réelle manière dont fonctionne le vaisseau s’avèrent inattendues et font écho au principe de l’acteur, de la mise en scène et des trucages.
C’est aussi évidemment une critique sévère de l’être humain, l’équipage et les touristes du vaisseau Avenue 5 représentant une micro société humaine.
On y découvre la stupidité des réactions en cas de panique (on le voit en ce moment avec la crise sanitaire qui nous concerne tous) et du refuge dans les croyances – qu’elles soient religieuses ou autres – qui peuvent en découler (voir notamment la scène aberrante du sas de l’épisode 8, qui symbolise a elle seule l’impact de la désinformation et l’absence totale de recul).
Le tout se regarde avec plaisir jusqu’à la fin d’une saison assez courte (9 épisodes de 30 minutes en moyenne) mais bien rythmée.
Conclusion
Sans être un chef d’oeuvre, Avenue 5 est une série satyrique assez réussie, et une deuxième saison est d’ores et déjà prévue, le final complètement lunaire de la saison 1 demandant forcément une suite !