L’année 2017 marque une vague d’adaptation de romans ou nouvelles de Stephen King (les films La Tour Sombre, Ça, et la série Mr. Mercedes). La nouvelle The Mist, après l’excellente adaptation de Frank Darabont en 2007, est devenue quant à elle une série TV. Mais commençons par la nouvelle !
Un violent orage a causé de gros dégâts dans la propriété de David Drayton, illustrateur habitant avec sa femme Stéphanie et leur fils Billy à Bridgton, Maine. Le lendemain, après avoir dégagé le chemin, David, non sans avoir remarqué une curieuse brume de l’autre côté du lac de Long Lake, se rend avec son fils et son voisin Norton au supermarché du coin pour faire des provisions. Mais la brume s’abat rapidement sur la zone. David, ainsi que de nombreux habitants du coin, se retrouvent reclus dans le supermarché. Car dehors, de mystérieuses ombres rôdent…
Publié en 1980, puis dans un recueil de nouvelles à partir de 1985, The Mist (Brume en VF) est une histoire se déroulant sur un peu plus de 2 jours. Enfermés dans leur supermarché, les habitants se mettent à spéculer sur les raisons de cette brume étrange et forment inconsciemment comme une micro-société, des clans se créant progressivement. Certains, incrédules, veulent partir tout de suite de là et ne croient pas une seule seconde aux rumeurs de complots. Car d’autres, comme Mme Carmody, commencent à faire du prosélytisme à base d’avènement de l’apocalypse. Cette vieille dame, dont certains la traitent de sorcière, et qui tient une brocanterie en ville, constitue le personnage véritablement dangereux du groupe. Raillée par tout le monde au début, elle finit par embrigader de nombreuses personnes.
Heureusement, David, flanqué d’un petit groupe de gens rationnels (notamment Amanda, Ollie et Mme Reppler, une ancienne enseignante qu’on pourrait qualifier sans problème de « Bad Ass » pour son âge), va tenter tant bien que mal d’améliorer la situation. Ils ont vu ces créatures, et entre l’horreur à l’extérieur (certaines scènes cauchemardesques sont particulièrement efficaces), et l’esprit malléable des gens à l’intérieur, il aura fort à faire pour garder son sang froid.
Et même si les bières coulent à flot pour encaisser le choc (un vrai festival de la bière, occasionnant des moments cocasses avec le gérant du magasin, bien décidé à ne pas les laisser faire), on s’attache à ces personnages héroïques livrés à eux-mêmes au milieu de la folie ambiante.
Car si la brume est synonyme d’inconnu et de mort, le vrai danger latent ici, ce sont les humains !
Conclusion
En moins de 150 pages, Stephen King nous invite à un mélange brumeux de peur, paranoïa, et folie. Véritable microcosme de l’humain, The Mist est un très bon huis clos, à l’écriture fluide, et qui lorgne parfois du côté de Lovecraft, référence à la clé. Ce qui n’est pas pour nous déplaire !
The Mist – Auteur : Stephen King – Editeur : Albin Michel – réédition : 2008