Après Fées, weed & guillotines en 2014, et Le Club des punks contre l’apocalypse zombie en 2016, Karim Berrouka est revenu en mars 2018 avec Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu, son 5ᵉ roman, toujours aux éditions Actusf. Où comment s’approprier l’univers de Lovecraft dans un récit déjanté !
Qu’est-ce qui est vert, pèse 120 000 tonnes, pue la vase, n’a pas vu le ciel bleu depuis quarante siècles et s’apprête à dévaster le monde ? Ingrid n’en a aucune idée. Et elle s’en fout. Autant dire que lorsque des hurluberlus lui annoncent qu’elle est le Centre du pentacle et que la résurrection de Cthulhu est proche, ça la laisse de marbre. Jusqu’à ce que les entités cosmiques frappent à sa porte…
« À Cthulhu, qui en a fait baver plus d’un »…La petite phrase d’intro du livre nous prépare à ce qui suit. Karim Berrouka n’est évidemment pas le seul à s’être inspiré de l’univers issu de l’esprit de H.P. Lovecraft (voir aussi la nouvelle uchronique H.P.L, l’homme qui bave et qui glougloute, de Roland Wagner, ou encore l’anthologie Sur les traces de Lovecraft volume 1) mais il réussit à créer un récit drôle, léger, et très agréable à lire.
Ici, les grands anciens sont réels, et les écrits de Lovecraft ne seraient donc que des découvertes et hypothèses de leur existence.
On suit Ingrid Planck, qui va se retrouver malgré elle au milieu d’un conflit entre différentes confréries, chacune vénérant un grand ancien. Tandis que certaines souhaitent la résurrection de Cthulhu, d’autres veulent sa destruction. Et elle, Ingrid, qualifiée de Centre du Pentacle, serait la pièce maîtresse qui pourrait tout faire basculer… Avec son caractère bien trempé, elle fait des rencontres toutes plus farfelues les unes que les autres.
Berrouka n’hésite pas à tourner en dérision les mythes lovecraftiens (les adorateurs de Dagon se cachent derrière l’« American Dagon Scuba Diving society », une société écran basée à deux pas de la Seine…), et ça fonctionne !
Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu fourmille de références qui feront sourire les fans de Lovecraft, et malgré l’ambiance absurde du roman, l’auteur livre une histoire assez réussie et solide, avec ce qu’il faut d’intrigues et de rebondissements.
Conclusion
Karim Berrouka a son style bien à lui, et il le démontre une nouvelle fois avec Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu ! S’appropriant l’univers de H.P. Lovecraft, il réussit à créer un récit drôle, léger, et très agréable à lire. Une manière aussi, pour les néophytes de Cthulhu, de piquer leur curiosité et de leur donner envie de découvrir les livres et nouvelles du maître de Providence.
Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu – par Karim Berrouka – Ed : Actusf – 344p – mars 2018