Après les aventures bourguignonnes du chevalier assassin Pierre Cordwain de Kosigan dans « l’Ombre du pouvoir », nous retrouvons avec plaisir l’équipe de mercenaires dans le comté de Flandres, près de Lens.
1340. Alors que les premiers feux de la guerre de Cent Ans s’allument, le Bâtard de Kosigan et ses Loups se voient confier, par le sénéchal d’Angleterre, la délicate mission de découvrir les tenants et aboutissants d’un complot qui se trame autour du roi de France. Parallèlement, cinq siècles et demi plus tard, à la fin de l’année 1899, l’enquête engagée par le lointain descendant du chevalier tente de faire la lumière sur l’inexplicable disparition des puissances magiques. Entre Bruges et Lens, peut-être mettra-t-elle à jour la nature des ombres qui se dissimulent derrière les échos cachés de l’Histoire.
Le « fou prend le roi » laisse place à un Pierre Cordwain de Kosigan plus vulnérable et tourmenté. Toujours moqueur et fier, notre héros se retrouve plusieurs fois en grand danger. On en apprend également un peu plus sur son passé et sur cette étrange manière de cicatriser rapidement. La magie est d’ailleurs plus présente que dans le précédent roman. L’auteur y instille quelques gouttes de magies noires et anciennes, issues des légendes celtiques. Je n’en dis pas plus et laisse le plaisir de découverte au lecteur. L’enquête est menée avec rythme, l’aventure vécue par les protagonistes est trépidante. L’action, bien présente, apporte un bon dynamisme à l’ouvrage. Autre particularité, Fabien Cerutti nous conte deux époques historiques et les chapitres alternent entre le moyen-âge alternatif et le XIXème siècle rationaliste dans lequel nous suivons une correspondance épistolaire entre un illustre historien et un recteur de la BnF. L’échange, dense, traite de documents prouvant l’existence d’un passé un peu différent de celui étudié par les historiens. Et mettre en doute le rationalisme de ces deux personnages n’est point chose aisée !
Conclusion
Ce deuxième tome confirme le talent de conteur de Fabien Cerruti. Il construit un univers de fantasy historique solide. Les pages se tournent avec délice et plaisir, l’écriture est fluide. Roman riche et ciselé, il nous emporte au sein d’un univers crédible. Le dernier chapitre lu, l’envie est forte de découvrir la suite des aventures du sieur de Kosigan et de ses mercenaires. « Le fou du roi » offre donc un beau moment de lecture et une belle évasion. Pari réussi !
Le Bâtard de Kosigan, le fou prend le roi, Fabien Cerruti, éditions Mnémos – 2015