Christopher Priest – L’Adjacent. Où l’on parle de rêves, de puzzles, d’illusions et d’amour.

Christopher Priest l'Adjacent affiche

Je n’ai pas envie de vous raconter l’histoire de l’Adjacent en long, en large, et en travers. Ici n’est pas le but. Dans ce roman, huit chapitres qui se chevauchent, s’entrecroisent, par-delà le temps. On y rencontre de multiples personnages, qui se ressemblent, s’assemblent et se dédoublent…ou pas.

 

Bon, je peux juste vous mettre dans l’ambiance. 2036, en République Islamiste de Grande-Bretagne. L’atmosphère est futuriste, le climat est déréglé et l’on affronte de belles tempêtes magnétiques. Tibor Tarent, photographe free-lance, revient d’Anatolie, suite à la mort brutale et mystérieuse de sa femme Mélanie, infirmière. Celle-ci a été purement et simplement annihilée. Sur le lieu de l’explosion, il ne reste qu’un mystérieux triangle noir. Ce phénomène, appelé Adjacence, intrigue les autorités qui rapatrient Tibor Tarent pour un débriefing sur ce curieux phénomène. De ce point de départ, l’auteur nous entraîne à différentes époques historiques, la première guerre mondiale, où l’on rencontre un certain père fondateur, pendant la seconde guerre mondiale et dans un mystérieux univers qui n’est pas sans rappeler les précédents livres de l’auteur, ainsi que ses thèmes favoris : seconde guerre mondiale, réalité, illusion, magie, aviation.

christopher priest portrait

Christopher Priest

Avec l’Adjacent, Christopher Priest est puissant. L’écriture est profonde, l’histoire avance et monte en intensité au fil des chapitres, qui se mêlent par de petits détails. Le lecteur est bousculé et ne sait plus faire la différence entre réel et irréel. Tel un illusionniste, et de manière subtile, Priest nous emmène où il veut. Nous voyons ce qu’il a choisi et nous ne voyons pas l’illusion. Les pièces du puzzle s’assemblent sans jamais former un Tout, puzzle infini à travers le présent, le passé et le futur.

J’ai aussi envie de revenir sur un thème, un sentiment plutôt, l’Amour, qui a été très bien traité par l’auteur. Disséminé tout au long des pages qui se tournent trop vite, l’auteur insuffle à l’Adjacent une force, des sentiments poignants, tragiques, à travers l’amour vécu par différents protagonistes. L’amour amène une intensité, une profondeur, qui se ressent dans chaque personnage. Pour ne citer qu’un passage, « l’amour, au fur et à mesure, amène le temps des colères muettes et des silences amers. »

 

Conclusion

Livre audacieux, riche, qui ne laisse pas indifférent, et à la mesure de Priest, l’Adjacent se lit d’une traite. A condition d’y revenir la dernière page tournée 😉

L’Adjacent, Christopher Priest, éditions Denoël Lunes d’Encre – 2015

Photo extraite du site officiel de l’auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *